PORTRAIT DE SAUVETEUR EN MER – XIII – JEAN-LUC CERCIO

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La Mer et le Bénévolat comme univers

Après un service actif au CROSSMed (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage en Méditerranée), Jean Luc CERCIO intègre les Affaires Maritimes en 1980.
D’abord, chef des stations des Affaires maritimes de Bandol et de l’ouest varois, il rejoint la Direction départementale des Affaires maritimes du Var en 2002 . Actuellement il est chef de l’unité littorale des affaires maritimes du Var, unité de police judiciaire opérant à terre et en mer.

Parallèlement à ses activités professionnelles, il est très impliqué dans le tissu social et associatif bénévole du monde maritime et du sauvetage en mer.
Naturellement, c’est au sein de la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) qu’il va mettre à disposition son engagement et ses compétences.

Un engagement de presque 40 ans auprès de la SNSM

Dès 1981, il participe activement à la création de la station de sauvetage de Bandol, dont il est l’un des membres fondateurs et premier secrétaire.
Sauveteur embarqué, il exerce la fonction de canotier à bord de la 1ère vedette de sauvetage SNS 326  “Ville de Bandol” sous les ordres du patron Guy Saint Pastou, puis en 1984 celle de patron suppléant à bord de la 2ème vedette SNS 227 “Ville de Bandol II” sous les ordres du patron Gaby Giausseran.

En janvier 1988, il devient le Patron titulaire des équipages de la vedette de sauvetage en mer SNS 227  “Ville de Bandol II” nommé par l’Amiral Yves Leenhardt alors Président de la SNSM.
Il sera reconduit dans ses fonctions successivement par l’Amiral Michel Merveilleux du Vignaux en 1994, puis par l’Amiral Gérard Gazzano en février 2001 lors de l’arrivée de la 3ème vedette de sauvetage SNS 265 “Saint Elme”.

En mars 2001 l’Amiral Gazzano, le nomme Président de la station de la Société Nationale de Sauvetage en Mer de Bandol (Var) pour succéder au Dr Xavier Suquet, alors maire de la commune.

Renouvelé dans ses fonctions de président en 2007 par l’Amiral Yves Lagane et en 2013 par l’Amiral Olivier Lajous, c’est en ce mois de mars 2019 que, sur proposition de l’Amiral Jacques de Solms inspecteur général méditerranée et après avis de l’Amiral Jean Louis Kerignard Délégué départemental du Var, que le président de la SNSM Xavier De La Gorce lui renouvelle sa confiance pour assurer durant les 6 prochaines années un 4ème mandat de président à la tête de la station SNSM de Bandol.

Outre ses fonctions locales, Jean Luc Cercio est également Administrateur national de la SNSM et membre de son Comité Directeur depuis 2011.

 1000 opérations de sauvetage

Durant ces près de 40 années de bénévolat consacrées à la cause du sauvetage en mer, Jean Luc  Cercio a effectué, de jour comme de nuit et par tous les temps, près de 1000 opérations de sauvetage dont 758 menées en tant que Patron. Il a secouru 1216 personnes et a sauvé 104 naufragés d’un péril certain qui lui ont valu de nombreuses distinctions : Chevalier de la Légion d’Honneur, Chevalier de l’Ordre National du Mérite, Officier du Mérite Maritime, Croix d’Argent du Mérite et Dévouement Français, Médaille du Courage et Dévouement du Ministère de l’Intérieur, 2 Médailles d’Argent et 5 Médailles de Bronze de la SNSM pour courage et dévouement, l’Insigne d’Honneur et la Plaquette de Reconnaissance de laSNSM,
2 Diplômes d’Honneur et 3 Lettres de Félicitations.

Sur tous les fronts

Parallèlement, son amour des chiens allié à sa passion de la mer et du sauvetage, l’amène à fonder en 1994, après une formation de comportementaliste canin et d’instructeur maitre-chien, le 1er centre de formation du chien de sauvetage nautique en PACA, puis en 1996 il co-fonde la Fédération Nationale des Maîtres-Chiens Sauveteurs Aquatiques, association destinée à former et regrouper des équipes cynotechniques maîtres-chiens Terre-Neuve opérationnelles au sauvetage en mer et en milieu inondé. Il en sera le président pendant 10 ans.

Sous son impulsion, les maîtres-chiens et leurs Terre-neuve vont être admis à assurer la surveillance de plusieurs plages françaises dont celles de Bandol.

En octobre 2000, suite aux inondations ayant frappé la vallée du Pô, à la demande des autorités italiennes, il rejoint Turin avec trois équipes pour aider les secours transalpins.

\ »Nous devions porter assistance à des familles entières qui s\’étaient réfugiées sur les toitures de leurs maisons suite à la montée des eaux. Après un jour et une nuit d\’aller-retour sans relâche dans une eau froide, toutes seront rapatriées à bord d\’embarcations remorquées par les chiens. Je me souviens des applaudissements de la population envers nos chiens, et de la réception organisée en notre honneur à la mairie de Moncalieri et des félicitations du ministre de l\’intérieur italien\ ».

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Quels souvenirs de sauvetage en mer t\’ont particulièrement marqués?

 “Au delà des interventions, je retiendrai surtout l’état d’esprit des sauveteurs bénévoles, l’amitié, la cohésion, le sens du devoir, le courage… Avec eux, au long de toutes ces années consacrées au sauvetage en mer, j’ai connu, comme équipier puis comme patron, d’immenses satisfactions de parvenir à sauver des naufragés d’un péril imminent, mais aussi d’immenses peines ou frustrations ressenties à l’issue d’opérations où les personnes retrouvées sont décédées…mais cela est le lot de tout sauveteur.

Si je devais n’en retenir qu’une, ce serait celle de la recherche durant 3 jours des frères Henri et Robert Amy, deux jeunes pêcheurs Bandolais qui après le naufrage de leur barque ont été repêchés noyés en baie de la Moutte. Cette opération m’a beaucoup marqué, peut-être parce que je les connaissais bien et aussi parce que c’était l’une de mes premières interventions.”

Jean Luc, pourquoi avoir accepté un 4ème mandat de président de la SNSM de Bandol ?

\ »Depuis ma prise de présidence en 2001, je me suis engagé, avec le soutien d\’une équipe fidèle, compétente et dévouée, dans la modernisation de notre station afin qu’elle soit reconnue et respectée.

  Pour y parvenir nous nous sommes adaptés aux exigences croissantes des besoins de sécurité en mer rencontrées au large de Bandol, entre Les Lecques et le Cap Sicié avec pour aboutissement l’acquisition d’une nouvelle vedette hauturière plus sûre, la SNS 164 “Saint Elme II”, capable d’affronter les mers les plus dures, appuyée d’un semi-rigide puissant le SNS 665.

– Notre équipage dispose aujourd\’hui d\’équipements individuels et collectifs de sécurité de dernière technologie.

– Avec les patrons, les moniteurs de secourisme et les formateurs de nageurs et plongeurs, nous avons développé la formation et les qualifications aux différentes fonctions de nos sauveteurs bénévoles embarqués: canotiers, secouristes, chefs de pont, navigateurs, nageurs et plongeurs de bord.

– Grâce à notre responsable de communication, nous avons modernisé notre manière de communiquer (nouveau site internet, newsletter mensuelle, présence sur les réseaux sociaux, boutique en ligne) pour mieux nous faire connaître et développer nos ressources.

Aujourd’hui, je crois que l’efficacité de la station de Bandol est reconnue et qu’elle bénéficie d’une image irréprochable tant auprès de nos autorités d’emploi que de la population. C’est pourquoi je m’appuierai sur la même équipe, qui, avec les départs au fil du temps de ceux atteints par la limite d’âge, sera complétée par de nouveaux bénévoles dont il conviendra d’assurer les formations spécifiques au sauvetage en mer, afin que le «professionnalisme» de notre station continue à être reconnu et salué.

Enfin, il m’importe de pérenniser nos ressources, indispensables à notre mission, dont l’équilibre reste fragile. Cela passe par la fidélisation de nos donateurs actuels et par la recherche de nouveaux donateurs auprès des pratiquants de loisirs nautiques et des plaisanciers auxquels je lance un appel : si chaque propriétaire de bateau amarré dans les ports de notre zone d’intervention nous apportait son obole, nous pourrions regarder l’horizon sereinement”.

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