PORTRAIT DE SAUVETEUR EN MER – XIX- JEAN-FRANÇOIS COTTIN

\"Jean-François

Après une longue carrière dans le domaine maritime, comme directeur de travaux maritimes côtiers (aménagements portuaires, émissaires en mer) sur le littoral méditerranéen français pendant 17 ans, puis comme manager d’opérations et de gestion de moyens navals offshore (barges de travail et de pose de pipe) pour la réalisation de travaux maritimes parapétroliers en Afrique de l’Ouest pendant 18 ans, au sein d’entreprises internationales, Jean François Cottin est venu rejoindre les rangs de la SNSM de Bandol en 2017.

Ingénieur de formation, il participe à la mise en place d’un logiciel de GMAO (Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur) afin de développer le suivi de l’entretien de la vedette de sauvetage de la station de Bandol.
Mais c\’est surtout comme sauveteur en mer embarqué qu\’il donne bénévolement de son temps afin de porter secours aux navires et embarcations de tous types en difficulté.
A bord de la vedette d\’intervention \ »Saint Elme II\ » il occupe le poste de chef de pont. Depuis 2017, il a effectué 154 sorties à la mer, dont 58 de sauvetage, portant secours à 82 personnes.

\"Jean-François

Jean-François, qu’est-ce qui t’as incité à rejoindre les sauveteurs en mer ?    
\ »A la base, j’ai toujours été attiré par la mer ! Pendant mes études, j’ai passé mon BE de
maitre-nageur sauveteur et je l’ai utilisé pour travailler en saisonnier. Je pratiquais également à cette époque le funboard dès que le mistral se levait, à l’Almanarre et à Brutal Beach (avant la création des épis…). Plus tard, je suis devenu plaisancier pendant 10 ans sur un voilier de 9 m avec lequel j’ai navigué en famille dans notre région et en Corse. Et je n’ai pas lâché la mer au cours de ma carrière professionnelle. Même aujourd’hui, je maintiens à jour de recyclage mon BE de MNS…
Chaque fois que j’apercevais la vedette SNSM dans le port de Toulon où stationnait mon bateau, l’idée de les rejoindre me trottait dans la tête et je m’étais renseigné, mais je n’avais pas la disponibilité nécessaire. « Sortir en mer quand les autres bateaux rentrent au port » pour porter secours bénévolement…c’est une idée séduisante, non ?\ »

\ »Les sauveteurs en mer viennent de tous horizons : à Bandol on a des pompiers, marins, militaires, enseignants, artisans, … il y a même un banquier ! Mais c’est un bon mélange, chacun amène ses compétences, son enthousiasme, sa disponibilité et au final l’esprit d’équipe est là. Lorsqu’on part en intervention, on ne sait pas ce qu’on va 

 trouver. L’équipage est concentré, place à l’action, l’adrénaline est là, j’aime ça. Au début, l’astreinte de devoir rejoindre la vedette en 15 mn à tout moment pendant 2 semaines était une contrainte stressante mais je m’y suis habitué, d’autant plus qu’il y a une bonne entente dans notre équipe de chefs de pont pour se relayer en cas d’indisponibilité. J’ai eu la chance de connaître l’ancienne vedette SNS265, puis l’arrivée en 2018 de la nouvelle SNS164 qui nous a demandé des efforts pour nous adapter à ses équipements plus complexes. Le déploiement de la GMAO dans la station est une opportunité qui m’intéresse et je compte m’appuyer à cette occasion sur mon expérience de gestionnaire de flotte.\ »

Quelle intervention t’as le plus marqué ?
Lors de ma 1ère intervention le 05/03/2017, le Cross nous a engagé pour secourir un bateau signalé à la dérive au large de Bandol. Nous avons localisé le navire et en arrivant sur zone, nous avons constaté qu’il s’agissait d’un voilier démâté avec les voiles arrachées, immatriculé à Palavas. Une combinaison de plongée en train de sécher et de la nourriture se trouvaient dans la cabine qui était ouverte, mais il n’y avait personne à bord. Le Cross avait réussi à identifier le propriétaire, mais son téléphone ne répondait pas. Il y avait une forte présomption que le skipper soit tombé à l’eau en cours de navigation pendant le coup de vent de la veille. Tristes à l’idée de la probable disparition du marin, nous avons remorqué le bateau jusqu’à Bandol. Plus tard, le propriétaire finit par rappeler le Cross : son voilier, au mouillage à La Ciotat, avait rompu son amarre et avait dérivé depuis la veille…Heureuse fin.

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